LA MAITRISE DU BATEAU Ne pas être à la dérive Un bateau flotte et, par voie de conséquence, il s'en va spontanément au gré des vents et des courants. Le marin commence par juguler ces éléments, puis cherche à les utiliser : vaste programme! Commençons par le commencement: Ne pas être à la dérive Pour cela la yole sera soit amarrée à quai ou à un ponton par des aussières (cordages), soit à l'ancre. Chemin faisant, vous apprendrez le langage maritime : tout a un nom, tout a une place. Il ne s'agit pas de snobisme ou de traditionalisme systématique : une tour de Babel en désordre, où le sens des mots est imprécis, serait dangereuse en cas de manœuvre rapide. On apprend donc que coques, quais et pontons comportent des organeaux (anneaux) et des saillies appelées bittes. Il en va de même à bord où règnent en plus taquets et surtout cabillots. Si une vache tire sur sa corde, vous ne parviendrez pas à la contenir à la seule force des bras ; un fringant cow-boy fait un tour mort sur le pommeau de sa selle et dompte ainsi la bête rétive. Avant même qu'on vous lance un bout (un cordage), cherchez la bitte ou l'organeau où vous allez mouiller l'ancre. Inutile de l'asperger, il faut simplement la jeter ou la laisser tomber par-dessus bord, dûment amarrée à sa ligne de mouillage, en général chaîne puis bout, préparés de façon à filer proprement sans se prendre dans les pieds du brigadier avant chargé de la manœuvre.
L'extrémité de la ligne de mouillage sera tournée à poste fixe sur un organeau, toujours par un ou deux tours morts et un amarrage facile à larguer ou à couper, portant le beau nom d'étalingure. Combien d'entre nous ont-ils mouillé des ancres libres de toute entrave, ou ont laissé filer l'étalingure, le bateau courant à la côte ou heurtant le quai… ô cafouillages ! On en rit encore des années plus tard (après avoir plongé pour récupérer tout cela). Mais il est inutile de se donner en spectacle !
Précédent
- Suivant
|
