LA MANŒUVRE SOUS VOILE

Réduire la toile

Si vous avez déjà navigué sur un quillard moderne, commencez par tout oublier !

Sur un bateau creux sans lest, la philosophie de la navigation est tout à fait différente…

Premier axiome : on ne laisse jamais le bateau porter trop de toile.

Toute la science du patron est de se rendre compte qu'il est temps de réduire la voilure : ce n'est pas toujours évident, car la yole ne prend que rarement un angle de gîte accusé. Elle laboure, fatigue, embarque quelques fois.

Dès que le patron pressent que le moment est venu, il lofe légèrement pour soulager et faire faseyer un peu les voiles, et fait amener la grand voile. Rien de plus facile, même par mer forte, avec nos voiles au tiers.

Les équipiers crochent dans la bordure de la voile et maîtrisent son point d'écoute et son guindant pour l'empêcher de faire le ballon et de partir à l'eau. Dès que la grand voile est en bas, tout devient plus tranquille. La yole, débarrassée d'une bonne partie de sa voilure, s'assagit. On commence par frapper l'écoute et l'amure aux premières cosses de ris. Puis les équipiers, chacun à son poste, ramassent le bas de la toile en boudin (pas en rouleau, un paquet de mer peut y être piégé) et nouent les garcettes de ris. On utilise à cet effet " un nœud plat gansé ", facile à larguer.

Quand tout est paré, le patron donne l'ordre de rehisser, en veillant à ce que l'amure soit bien crochée et que l'écoute soit passée sous son cabillot et déjà en partie bordée.

Attention : il est conseillé de réduire tour à tour chacune des voiles, pour bien répartir les efforts sur les différents espars.

Avec la toile du temps, la yole marchera mieux, la sécurité sera assurée et le matériel ne cassera pas.

 

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